Boris Johnson a été élu à la tête du Parti conservateur avec 66% des voix. Il a donc été nommé premier ministre, ce mercredi. Cette fois, le Royaume-Uni aura à sa tête un vrai eurosceptique, partisan du Brexit en 2016. Ainsi, il promet une sortie de l'UE, le 31 octobre, même en cas d'un no deal.
En effet, en schématisant, pour le Brexit, le Royaume-Uni voudra le maintien du libre accès de ses produits (marchandises et services) en UE en franchise de droits de douane. Aussi, il souhaitera pour ses banques le libre exercice de certaines activités comme la compensation de l’euro.
Toutefois, l’UE, ne va rien lâcher au niveau la libre circulation des personnes comme exigence du maintien dans L’Espace économique européen (EEE). Ce dernier qui inclut actuellement des pays non-membres de l’UE (l'Islande, la Norvège et le Liechtenstein), assure la libre-circulation des marchandises, des services, des capitaux et des personnes même s’il ne prévoit pas de coordination des tarifs douaniers. Il en est de même pour l'absence de frontière entre l'Irlande et l'Irlande du Nord avec plusieurs conséquences judiciaires.
Or, le hard Brexit, prévoit justement une reprise du contrôle de l’immigration en plus d’une baisse de la contribution au budget européen. De même, la création d'un statut particulier pour l'Irlande du Nord est un point qui a fait tomber Theresa May. Ainsi, en voulant avoir les bienfaits du hard Brexit sans ses coûts, le Royaume-Uni risque de mettre 10 ans avant de trouver un nouvel accord commercial avec l’UE.
Un tel scénario de clash commercial entre le Royaume-Uni et l’UE, nous ramènerait aux prévisions apocalyptiques d’un Brexit qui pourrait coûter 100 Mrds £ à l'économie britannique tout en détruisant près 900.000 emplois. Aussi, pour le scénario central de l’OCDE, le PIB du Royaume-Uni serait inférieur de plus de 5% à celui attendu si le pays demeure dans l’UE. En effet, en cas de hard Brexit, selon l’OCDE, le Royaume-Uni pâtirait de la perte du libre accès au marché unique et se trouverait en outre confronté à de nouveaux obstacles sur nombre de marchés de pays tiers auxquels il perdrait l’accès préférentiel du fait de sa sortie de l’UE. Enfin, les entrées de capitaux risqueraient fort d’être perturbées.